Chronique

Vince Mendoza & the WDR Big Band

Homecoming

Label / Distribution : Delta Music / Jazzline

Vince Mendoza ? On ne dira pas qu’il s’agit du nom le plus médiatisé. Et pourtant, avec dix albums en leader, six Grammy Award pour vingt-cinq nominations, des arrangements pour de très grands noms du jazz et de la pop (Sting, Joni Mitchell, Joe Zawinul ou encore John Scofield), on est loin du novice tout droit sorti de l’œuf. D’ailleurs, on imagine volontiers les mélomanes érudits sauter au plafond en apprenant l’existence du dernier de Mendoza. Car si sa notoriété n’est pas de premier ordre, il n’en va pas de même de la qualité des musiques qu’il propose. Soyons plus clair : Vince Mendoza fait partie de ces grands dont on n’entend que trop rarement parler.

Si sa filiation avec Gil Evans est moins aisée à établir que pour Laurent Cugny et Maria Schneider qui ont travaillé directement avec l’auteur d’Out Of The Cool, ce chef d’orchestre, compositeur et arrangeur en est un héritier direct et Homecoming ne déroge pas à la règle.

Enregistré en live à Cologne en 2014, avec le WDR Big Band auquel a été invité le percussionniste Marcio Doctor, cet album est composé de sept pistes, dont « Keep It Up » qui ouvre le disque. Le morceau, sur plus de huit minutes, donne le ton : l’orchestre avance puissamment tandis que des musiciens, en l’occurrence Paul Shigihara et Paul Heller, prennent successivement des chorus. Et tout l’album est ainsi fait. Les dix-neuf musiciens donnent une épaisseur sur laquelle les solistes – difficile de mettre en avant un chorus plutôt qu’un autre tant ils sont tous à propos – s’affirment comme d’excellents mélodistes. La formule est certes éprouvée, il n’en reste pas moins que le résultat est jubilatoire.