Chronique

Trio Vert

Développements durables

Ludovic Montet (vib, santour, glockenspiel, voc), Pascal Lovergne (b, elb, voc), Charles Duytschaever (dms, voc)

Label / Distribution : Autoproduction

Le Trio Vert, avec ces Développements durables, ne cherche pas à voiler l’objet de ses principales préoccupations. Sous l’égide de Ludovic Montet, compositeur des douze compositions dont chacune porte un nom lié à l’écologie, le groupe joue son amour de la nature et son exécration des comportements irresponsables. Ainsi le programme est-il ponctué de courtes pièces intitulées « Pollueur payeur », miniatures répétitives venant s’intercaler entre des morceaux porteurs de grooves chaleureux.

Pascal Lovergne et Charles Duytschaever les alimentent, ces grooves, et offrent au trio une rythmique organique où se conjuguent les influences du trio. Le jazz en premier lieu, mais aussi le rock, la funk ou encore des folklores mélangés pour qu’on ne puisse plus trop les situer, un peu à la manière d’Henri Texier durant ses années JMS. « Réchauffement climatique » évoque, par le chant, son rythme obsédant ou l’utilisation du santour, des pays émergents pour lesquels le problème est, plus qu’ailleurs, préoccupant. Qu’on ne se fasse cependant pas l’idée d’une musique sombre : tout ici est au contraire baigné de lumière, à l’image du groove simple et contagieux de « Pot Catalytique », du boogie et des walking bass de « Recyclage des déchets » ou encore la liberté prise durant la longue parenthèse centrale de « Grenelle de l’environnement ».

La musique, fleurie, s’abreuve à ces sources et se les approprie pour devenir singulière. Il y a certes « All vert », ce blues à la couleur déviante, qui rappelle à notre bon souvenir l’élégance des référents du vibraphone, mais Développements durables est avant tout une exploration respectueuse et jouissive des sources, un recyclage en bonne et due forme d’esthétiques existantes donnant naissance à une matière nouvelle, un propos familier mais rafraîchissant.