Chronique

Yuma

EP 4 titres

Arnaud Edel (g), Aristide d’Agostino (tp), Thomas Leverger (as), Thibaud Thiolon (ts), Franck Dumas (bs), Thomas Gruselle (tb), Samuel Foucault (cb), Jean-Emmanuel Doucet (d)

Label / Distribution : Autoproduction

Il n’est jamais évident de se faire une idée nette et précise à partir d’un EP. Découvrir en quatre titres et 20 minutes d’enregistrement une formation de la trempe de Yuma - entendez un octet - n’est pas une mince affaire. Trop peu de matière pour que les solistes et l’Ensemble puissent se déployer comme il faudrait. Trop court pour qu’on envisage autant que nécessaire le travail d’écriture et les arrangements. Reste qu’on sent que ça sonne drôlement bien et qu’on y jetterait volontiers une paire d’oreilles plus attentive. Ces quatre titres sont en effet de belle facture et il faudra être attentif à l’actualité de ce groupe que dirige le guitariste Arnaud Edel.

Ce musicien, fraîchement sorti du conservatoire du Mans, cite de manière étonnante Sonic Youth. La référence peut surprendre car on ne décèle aucun motif, aucun son qui rappelle explicitement le groupe emblématique de la scène rock américaine des années 1980. Certains spots peuvent être explosifs, notamment sur scène - nous dit Arnaud Edel en ajoutant que le jeu d’Aristide d’Agostino s’y prête particulièrement. Aussi, si référence à Sonic Youth il y a, c’est ici qu’il faut la chercher.

En revanche, qu’Arnaud Edel situe son écriture du côté de Carla Bley ou encore John Hollenbeck, deux compositeurs, arrangeurs et leaders qu’il évoque volontiers, n’est pas une surprise. La comparaison est carrément élogieuse, sûrement trop car Yuma n’est pas du même calibre que le 4+4 ou encore le Large Ensemble. Mais la matière de cet EP est franchement prometteuse. On pressent donc un projet en gestation, à l’image du format EP, et on serait bien inspiré de prendre rendez-vous avec l’album qui devrait suivre.