Chronique

Ghost Songs

Paul Jarret

Paul Jarret (g), Jim Black (d), Jozef Dumoulin (clav), Julien Pontvianne (ts)

Label / Distribution : Neuklang

C’est comme ça. Quand Paul Jarret propose un projet, c’est toujours très beau. Qu’on suive le PJ5, Sweet Dog ou encore EMMA qui nous avait amenés dans la folk suédoise, c’est systématiquement réussi. Pour Ghost Songs, il s’est entouré d’un line-up prestigieux puisque, outre Jozef Dumoulin, claviériste complètement et fort heureusement débridé, Julien Pontvianne, une des figures importantes du collectif Onze heures onze, on y trouve aussi Jim Black, le batteur et percussionniste américain qui mène AlasNoAxis depuis plus de vingt ans, avec une force imaginative incroyable. Jim Black n’est pas ici un accompagnateur : c’est lui qu’a choisi Jarret pour mener ce projet à travers le dispositif « Talents Adami Jazz » ; tous les deux ont conçu le projet à partir de compositions de Paul Jarret.

Mais pourquoi « songs » ? Il n’y a effectivement pas de voix ici. Peut-être parce qu’elles apparaissent sous forme de fantôme. Allez donc savoir… En revanche, ce qui est sûr c’est la musique vient flirter allègrement avec des formes de rock qu’on trouve par ailleurs chez Jim Black. Ainsi, « Ghost Song #2 » et « Specter #1 » : tempo enlevé, batterie imperturbable, transe révoltée et rebelle. Tout n’est pas ainsi. « Specter #2 » relève d’une rencontre presque aléatoire de motifs musicaux qui s’emploient à occuper l’espace dans une veine bruitiste. La musique y est dure et coriace. Quant à« Ghost Song #6 », il s’agit d’une évanescence, initiée en duo entre la guitare de Paul Jarret et la sax ténor de Julien Pontvianne, qui devient une ballade. Finalement, tout va de morceaux de rock, de feu et de dissonances jusqu’à des moments de grande béatitude.