Chronique

Alexandre Julita Quartet

Imaginary Broadway

Alexandre Julita (vln) ; Emilien Véret (clars) ; Shankar Hirpalani (b) ; Lao Louis Bao (dm)

Label / Distribution : Collection Sons Mêlés

Quand la musique se penche vers ses mythes, on peut, à bon droit, développer quelque méfiance.
A ceci on pourrait répondre qu’avant d’explorer sur ce disque son Broadway imaginaire, Alexandre Julita s’était déjà attaché à des préoccupations voisines avec son spectacle Hollywood Gershwin !
Qu’il ne s’agit pas, donc, d’un recours un peu facile et sans inspiration aux légendes originaires de la musique américaine, mais d’un intérêt plus profond.

Et puis, il est plus facile de se laisser prendre par la main pour cette escapade urbaine quand la rythmique adopte, sur l’essentiel des morceaux, une démarche chaloupée mais assurée, adaptée et peut-être requise pour les promenades en ville, sur l’avenue la plus longue et l’une des plus chargées de musiques.

Les couleurs des violon et clarinette se prêtent très bien au style narratif, on le sait au moins depuis Prokofiev. Au cours du trajet le violon est parfois comme saisi par les souvenirs de ces folklores d’un peu partout, qui ont afflué dans cette porte d’entrée du monde entier vers le nouveau.

Le jeu de motifs et de répétitions, assez astucieux, parvient à créer des tensions sans trop étirer le propos, en y incluant dynamisme et légèreté ; et la courte durée du disque - 35 minutes - évite tout risque de lassitude.