Chronique

Eric Séva

Adeo

Eric Séva (ts, ss), Nicolas Fargeix (clb), Philippe Hanon (basson), David Vainsot (vl), Grégoire Korniluk (b), Jean-Luc di Fraya (d, cajón)

Label / Distribution : Laborie Jazz

Eric Séva est un musicien qui, loin du tumulte, propose de très beaux disques et ce dernier né, Adeo, ne déroge pas à la règle. On retrouve d’ailleurs avec le même plaisir qu’auparavant le phrasé guilleret, saccadé, où perce toujours un grand sens de la mélodie, du saxophoniste lot-et-garonnais. Dès l’attaque du premier morceau, « Accano », il pose au ténor les bases des sept minutes qui suivent.

L’originalité de ce disque est ailleurs. Car pour celui-ci, Séva s’est entouré de Jean-Luc di Fraya à la batterie mais aussi au cajón, donnant une touche plus chaleureuse encore (on retrouvait le cajón dans Espaces croisés), et d’une orchestration – basson, violon, violoncelle – qui donne une couleur « chambre » à la musique. Eric Séva a souvent travaillé avec des orchestrations originales : sur son premier album Folklores imaginaires on trouvait saz, bouzouki, balalaïka et doudouk aux côtés des plus typiques contrebasse, guitare et batterie.

Ici, on n’est pas dans la musique de chambre, loin de là, mais on perçoit et on s’imprègne de manière subtile – il ne s’agit pas d’une musique de coups d’éclats – de quelque chose de très doux, de suave, soyeux et on se laisse bercer jusqu’à la fin de l’album que clôt « Tanz aus Butschum », une reprise, la seule de l’album, de Béla Bartók.