Chronique

Bozilo

Live

Bojan Z (p, Rhodes), Karim Ziad (b), Julien Lourau (sax)

Bozilo Live [1]. Sous cette appellation un peu énigmatique, qui serait celle d’une créature géante débarquée parmi nous, se cache en fait un trio où on retrouve ces deux complices de longue date que sont Bojan Z et Julien Lourau. Eux qui ont multiplié les expériences communes depuis plus de quinze ans : au sein de Trash Corporation ou du Sonjal Septet d’Henri Texier [2], mais aussi dans le quartet du premier [3] ou dans le projet « Fire & Forget » [4] du second. Ou, plus simplement, en un duo chamarré à horizons multiples. Pour le plaisir de la mémoire : il y avait eu, lors de l’édition 2003 du Nancy Jazz Pulsations, un beau concert dans l’intimité un peu bruyante du Vertigo, où les deux funambules avaient paru parcourir le monde en quelques mesures enchantées par leur évidente complicité. Le genre de souvenir qui ne s’efface pas et vous rend meilleur.

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Et quand, au beau milieu de ce BO-LO vient se glisser un ZI, le troisième larron percussif en la personne de Karim Ziad [5] - qui n’est pas totalement un inconnu des deux premiers, puisqu’il figurait au générique de Koreni, troisième album de Bojan Z -, on peut nourrir les plus grands espoirs face à un trio de leaders potentiels dont, pourtant, l’équilibre n’est jamais compromis par un excès d’ego. Ces espoirs sont effectivement récompensés - ils vous sautent aux tympans dès les premières secondes de « Ulaz », une composition de Bojan Z.

Enregistré live en mai 2008 au Festival de Coutances "Jazz sous les Pommiers ainsi qu’au Triton, aux Lilas, ce disque est, mieux qu’une compétition entre fortes personnalités, une addition de solistes qui surdosent en vitamines des compositions parfois connues et nous invitent à un voyage lyrique sans frontières, passant par les Balkans, le Maghreb, l’Afrique Noire et bien d’autres lieux habités par l’âme de leurs peuples. Une somme de talents où la musique peut être jouée à trois ou en duos variables : piano–saxophone, piano–batterie ou saxophone–batterie sans que l’intensité retombe. Du grand art qu’il faudrait baptiser « world music », en redonnant ainsi à l’expression le véritable sens si souvent absent des productions qu’elle désgine.

Le thème le plus emblématique de cet enregistrement est peut-être « Ederlezi », un chant qu’on avait pu découvrir dans Le temps des Gitans d’Emir Kusturica, ici arrangé par Bojan Z. A l’image de tout le disque, ces dix minutes sont magnifiques, tout simplement. Surveillez de très près l’agenda des concerts de Bozilo, trio festif assembleur de cultures, et partagez avec ses inspirateurs des moments intenses, ceux de la vie.

1. Ulaz (Bojan Z), 2. Ederlezi (trad. Arr. Bojan Z), 3. Un demi porc et deux caisses de bière (J. Lourau), 4. Ifrikya (K. Ziad), 5. Algeric (Bojan Z), 6. Jakjuka (trad. Arr. J. Lourau et K. Ziad), 7. Orient (J. Lourau)

par Denis Desassis // Publié le 20 juillet 2009

[1JMS 097-2, Sphinx Distribution

[2Mad Nomad(s), Label Bleu, 1995

[3Et notamment le temps de trois albums sur Label Bleu : Bojan Z Quartet (1994), Yopla ! (1995) et Koreni (1999)

[4Deux albums (Fire et Forget, Label Bleu, 2004) plus un projet novateur avec Vincent Artaud (contrebasse), Eric Löhrer (guitare) et Daniel Garcia-Bruno (batterie).

[5Connu entre autres pour ses collaborations avec ces explorateurs de la planète musicale que sont N’Guyen Lê, Cheb Mami ou le regretté Joe Zawinul.