Sur la platine

Charlie Parker With Strings


Parker with strings

33 + 45 = 78
Chronique actuelle d’un disque 33 tours, ou 45 tours, et même 78 tours

Qui ne connaît ces enregistrements ? Ils ont fait souvent l’objet de querelles d’experts, entre ceux qui savaient (ou croyaient savoir) que Charlie Parker s’était laissé imposer par Norman Granz cette séance destinée à vendre, et ceux qui, à l’inverse, soutenaient sans trop d’arguments décisifs, que le « Bird » avait demandé et adoré ça. Ils sont devenus « classiques », et sont écoutés aujourd’hui comme de purs chefs-d’oeuvre. Constamment au catalogue depuis leur première publication (en 78 tours), les voici aujourd’hui réunis dans un coffret de quatre 45 tours simples, le vinyle de couleur rouge !

Quand je dis « aujourd’hui » c’est évidemment un euphémisme. Au début des années 50, sous le label Mercury, Norman Granz utilise le célèbre dessin de David Stone Martin, et propose en vinyle rouge huit titres répartis sur les 45 tours simples. Pour écouter ça, il vaut mieux utiliser un électrophone de qualité de la même époque, muni d’un centreur qui permet de faire tomber les disques au fur et à mesure que leur lecture est achevée. Ainsi vous avez l’équivalent à l’écoute d’un 25 cm 33 tours, avec la qualité du 45 tours.

Car, on le néglige souvent, le 45 tours n’a pas eu dans l’histoire une importance liée uniquement à des considérations économiques (il coûtait moins cher que les 33), mais il offrait aussi un confort d’écoute supérieur. D’où, dans l’actualité audiophile, la réédition de maintes séances en deux 30 cm tournant à la vitesse de 45 tours par minute. A vous de choisir. En tous cas, le rouge va bien à l’oiseau.