Chronique

Electric Vocuhila

Kombino Splinto

Maxime Bobo (s, orgue électronique), Boris Rosenfeld (eg), Jean-François Riffaud (b), Etienne Ziemniak (dm)

Label / Distribution : Capsul Records

Le troisième disque de la formation tourangelle Electric Vocuhila emmenée par le saxophoniste Maxime Bobo et le batteur Etienne Ziemniak prolonge une esthétique qui depuis 2012 et au fil des concerts (lauréat de Jazz Migrations en 2016) trouve sa vitesse de croisière sans jamais calmer le jeu.

A partir d’un travail sur les rythmes inspirés tout à la fois des musiques urbaines africaines (afro-beat, sébène congolais, tsapiky malgache, éthio-jazz) et des expérimentations d’Ornette Coleman et son Prime Time, le groupe, complété par la basse de Jean-François Riffaud et la guitare de Boris Rosenfeld, invente une esthétique sans frontière.

S’appuyant sur des motifs brefs qui prennent place dans des cycles répétés à l’envi, les quatre musiciens invitent à la transe, la danse ou autre phénomène d’hypnose corporelle. La batterie, solidement syncopée et tenace, est doublée par une basse aussi épaisse que chantante pendant qu’une guitare faussement brouillonne déborde de vitalité. Au cœur de ce joyeux bouillon, un saxophone primesautier ourle des mélodies libres et entêtantes, prenant soin toutefois de ne jamais s’échapper du collectif.

Aucune individualité, en effet, ne se détache, chacun se serre les coudes. La tension électrique excite les sens, alimentée par les minuscules et constantes variations qui irriguent toutes les strates sonores. Le soin, enfin, porté à la construction des morceaux (à commencer par le tubesque “Kombinowacy” en ouverture) fait de ce Kombino Splinto une musique, en toute saison, estivale. Si votre tête n’est pas d’accord, laissez aller vos jambes.