Chronique

Elisabeth Kontomanou

Waiting For Spring

Elisabeth Kontomanou (voc), Laurent Coq (p), Daryl Hall (b), Donald Kontomanou (d), Sam Newsome (ss), John Scofield (g)

Label / Distribution : Nocturne

Il n’est pas trop tard pour revenir sur l’album d’Elisabeth Kontomanou, sorti fin 2005, afin de dire tout le bien qu’on en pense.

Encore toute auréolée, à juste titre, de sa Victoire du Jazz 2006 » pour Waiting For Spring, la chanteuse s’est d’abord offert un joli casting. Mais pas n’importe lequel ! Car elle réussit à catalyser autour d’elle un vrai groupe au service d’une musique où jazz et blues font bon ménage.

L’album est très bien équilibré entre des thèmes parfois « populaires », que la chanteuse se réapproprie somptueusement (« Sunny », « Fever » ou encore « The Good Life ») ou des standards un peu oubliés (« Duke Ellington Sounds Of Love » de Mingus ou « I Gotta Right To Sing The Blues » d’Arlen et Koehler).

Mais il contient aussi des compositions personnelles, comme « The Bird In Me » interprété magistralement en duo avec Laurent Coq (qui en a écrit la musique) ou encore « Waiting For Spring » et « Ayanna Left New Orleans And Went To Mexico », qui donnent à entendre des chorus éblouissants de Sam Newsome au soprano.

A la rythmique, Donald Kontomanou et surtout Daryl Hall sont, de bout en bout, impeccables de justesse et de profondeur. John Scofield, quant à lui, ne fait pas non plus de la figuration : il s’investit, relève, propose, relance toujours le groupe (sur « Sunny » particulièrement).

Mais bien sûr, last but not least, Elisabeth Kontomanou est la vraie star de ce disque. Elle nous offre sa voix tantôt suave et sensuelle, tantôt éclatante, mais toujours d’une profondeur et d’une intimité rares. Comment ne pas être ému aux larmes à l’écoute de « The Good Life » (mais si, mais si...) et surtout de « The Bird In Me » ?

Waiting For Spring est un album en tout point exceptionnel, d’une sincérité et d’une maîtrise qui forcent l’admiration et que l’on ne peut écouter qu’à l’envi.