Chronique

Geir Sundstøl

Langen Ro

Geir Sundstøl (g), David Wallumrød (claviers), Erland Dahlen (d), Martin Langlie (d), Martin Winstad (perc.), Nikolai Eilertsen (b), Erik Sollid (v)

Label / Distribution : Hubro

On friserait presque le cliché en disant que Langen Ro nous vient tout droit des pays du Nord. Les morceaux s’y étendent comme autant de plaines glacées et désolées. La guitare de Geir Sundstøl y est « soundscape » : de grandes et spacieuses plages de sons, un tempo ralenti et une pointe électro-psychédélique. C’est froid, glacial et rudement réussi. La touche psychédélique n’est pas sans évoquer un intermédiaire adroitement situé entre quelques très belles compositions de Pink Floyd et le bottleneck de Ry Cooder. C’est le cas de « Tony’s Theme » ou encore de « Gråtarslaget ». On y entre comme dans une douce transe. On regrettera que le disque ne dure que 35 minutes et s’arrête aussi rapidement. De fait, la plupart des huit morceaux qui le composent sont véritablement trop courts. C’en est ainsi de « Tony’s Theme » (3’29) évoqué ci-dessus ou encore de « Los » (2’58), Røk (3’51) et Baris (3’13). À peine a-t-on eu le temps d’entrer dans cet univers de douce langueur que la fin arrive et nous frustre.

Alors, si cet album est envoûtant à souhait – le jeu de Geir Sundstøl exacerbe un superbe sentiment de spleen et de tranquille dépression – il lui manque une quinzaine de minutes pour être plus qu’une très agréable mise en bouche.