Chronique

Greg Osby

St Louis Shoes

Greg Osby (as), Nicholas Payton (tp, fl), Harold O’Neal (p), Robert Hurst (b), Rodney Green (d).

Label / Distribution : Blue Note

Beaucoup moins connu du commun des mortels que New York, Chicago ou encore Kansas City, Saint Louis fut en son temps l’un des berceaux du jazz. Etape obligée de tous les grands big band (Fletcher Henderson, Chick Webb, Dizzy Gillespie, Duke Ellington…), cette ville du Missouri a vu naître plusieurs générations de grands trompettistes : Shorty Baker, Clark Terry, Lester Bowie et bien sûr Miles Davis. Saint Louis est aussi connu pour sa musique proprement dite. Le St Louis Blues de W.C Handy est l’un des premiers standards que l’on apprend lorsqu’on s’initie au jazz. Et c’est encore un trompettiste, Louis Armstrong, qui en enregistra la version la plus connue…

C’est fort de ce passé glorieux que le saxophoniste Greg Osby, figure emblématique de l’écurie Blue Note, nous livre son dernier album. Accompagné du trompettiste, adorateur du grand Pops, Nicholas Payton, Osby évite les clichés et nous emmène dans SON Saint Louis. Son phrasé et sa sonorité suffisent à donner une nouvelle jeunesse à ces standards vus et revus. Nicholas Payton, quant à lui, joue parfaitement son rôle : donner la réplique au saxophoniste. Même si on est plus habitué à le voir jouer dans la plus pure tradition du jazz de Louis Armstrong, ici, il s’adapte au plus près du jeu d’Osby.

Les hommages et les relectures des grands du jazz ou des standards font peur car ils comportent deux risques énormes : tomber dans la monotonie de l’interprétation ou défigurer la tradition. Sur ce disque, Greg Osby ne tombe dans aucun des deux pièges. Cela nous rappelle le Birds of a Feather de Roy Haynes, magnifique hommage à la musique de Charlie Parker.