Chronique

Groundation

The Next Generation

Harrison Stafford (g, voc), Will Blades (p, orgue), Isaiah Palmer (b), Jake Shandling (dm), Brady Shammar (voc), Aleca Smith (voc), Eduardo Gross (g) Craig Berletti (p, tp), Roger Cox (ts)

Label / Distribution : BACO Records

Lorsqu’un groupe change tous ses membres à l’exception d’un seul et poursuit sa route sans changer de nom, c’est que ce nom est devenu une institution, presque une marque. Tel semble être le cas de Groundation, le plus jamaïcain des groupes américains, qui réapparaît donc avec la fraîcheur d’une équipe toute neuve autour de son fondateur Harrison Stafford, pour présenter The Next Generation, nouvel album au nom explicite. Une bouffée d’air pour les fans du groupe qui se voient libérés de trois ans d’apnée, puisque planait sérieusement la rumeur d’un non retour.

Groundation est unique. Formé en 1998 par des étudiants de jazz de la Sonoma State University en Californie, le groupe a rapidement acquis le respect unanime des amateurs de « roots reggae » comme d’un public moins habitué à cette musique et ses codes. Leurs atouts : un sens de la mélodie imparable, des morceaux très orchestrés, des musiciens de très haut niveau, et un chanteur charismatique habité par un amour de la musique reggae la plus authentique et la culture rastafari. Harrison Stafford est d’ailleurs surnommé « Professor » par ses maîtres.

La plus grande surprise avec ce nouvel album, c’est qu’il n’y en a pas. Si le but a été de poursuivre l’œuvre que l’ancienne formation, essoufflée et en manque d’inspiration, ne parvenait paraît-il plus à garantir [1], c’est une réussite. Mais il s’agit tout de même du premier album d’un groupe dont le nom, lui, a vingt ans. Et cela transparaît. Pour ne pas dire que l’esprit de Groundation a disparu, on entend qu’il a changé, mais cela revient un peu au même. La dimension mystique s’est quelque peu éteinte pour laisser place à un reggae plus académique. On n’aurait pas boudé plus d’audace dans les solos, très consensuels, alors que les nouveaux musiciens sont également issus de la Sonoma State University et certainement capables de plus d’inventivité. C’est sans doute pour l’instant l’angle choisi par le nouveau collectif : ne pas dénaturer Groundation, en respecter toutes les caractéristiques. Intention louable, mais dont il faudra se défaire pour qu’émerge un réel esprit du groupe.

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Reste que les amateurs de Stafford et du genre ne seront pas déçus. Le disque contient des compositions efficaces comme « Warrior Blues », « Fossil Fuels », ou le très beau « Try Me ». Les membres prennent l’affaire au sérieux, se voient beaucoup et travaillent régulièrement pour se créer un son et une identité originale. Certaines choses demandent du temps, et comme la nouvelle génération Groundation est gonflée à bloc, les espoirs de la voir croître sont permis.

par Raphaël Benoit // Publié le 28 avril 2019
P.-S. :

[1Dixit Harrison Stafford, bien que cet essoufflement ne saute pas aux oreilles à l’écoute de l’album précédent A Miracle, au contraire très inspiré.