Chronique

Henri Texier

Remparts d’argile

Sébastien Texier, (as, acl, cl), Tony Rabeson (d) Henri Texier (cb, bendir)

Label / Distribution : Label Bleu

La famille Texier se produit pour la première fois en trio. Le père, toujours prêt à tâter de nouveaux instruments - ici le bendir marocain. Le fils, toujours prêt à changer d’anche - sax alto, clarinette alto, clarinette. Et Tony Rabeson, toujours prêt à jouer afro. Plus plat et terrien, Rabeson relègue désormais la caisse claire à l’arrière-plan des toms basses. Mais voilà, Tony Rabeson se fait trop répétitif et ne couvre pas assez l’espace de ses deux compères. Heureusement, Henri et Sébastien Texier, se lâchent littéralement en dehors de schémas rythmiques balisés. Après plusieurs tournées en commun, père et fils semblent avoir trouvé le parfait équilibre. Sébastien a gagné en liberté, sans pour autant tomber dans les pièges de l’expressivité tous azimuts. Il retrouve alors d’autant mieux son père sur de longues plages mélodiques.

Avec ce nouveau trio, Texier confirme son goût pour le voyage, le monde de l’image. Cet album est né des performances du trio lors de la 19ème édition du Festival International du Film d’Amiens en novembre 1999. Le trio jouait face au film « Remparts d’argiles » de Jean-Louis Bertucelli réalisé en 1970. Ce film muet qui n’avait pour seule bande originale que les sons environnants et quelques chants berbères prend alors un caractère rituel qui colle à merveille au rythme et à la pureté des protagonistes et lieux décrits - un village perdu aux confins du Sahara algéro-tunisien où le temps s’est arrêté de couler.

Henri Texier et Jean-Louis Bertucelli qui ont déjà collaboré sur de nombreux progjets se sont ici si bien entendu qu’ils ont jugé bon d’immortaliser cette musique. Mixé par Charles Caratini et agrémenté de superbes photos du film : emballez, c’est pesé !