Chronique

Jazz City UK volume 2

The Jam Sessions

Humphrey Lyttelton (tp), divers musiciens

Label / Distribution : Big Bear Records

Le label Big Rear Records ferait-il mentir l’historien (marxiste) du jazz (entre autres) Eric Hobsbawm, selon qui il ne pouvait exister de jazz digne de ce nom en Angleterre ? Certes il y a la « nouvelle scène londonienne » de nos jours mais, il y a près d’une quarantaine d’années, ça swinguait méchamment aux alentours de Birmingham. Le festival de jazz de la ville ayant commandé une jam-session à quelques vieux briscards du swing des environs, ces derniers jouent des standards pré-bop avec une appétence pour l’idiome de Lester Young pas piquée des vers.
C’est qu’au mitan des années quatre-vingts, les producteurs de ces bœufs endiablés voulaient justement démentir la malédiction qui marquait au fer rouge le british jazz. La figure emblématique et tutélaire de ces enregistrements frénétiques n’est autre que le trompettiste Humphrey Lyttelton, aristocrate déchu, ex-héros de la seconde guerre mondiale, animateur radio qui joua jusqu’au début des années 2000 (reprise de Radiohead en 2001 : beau signe d’ouverture d’esprit pour un jazzman à l’ancienne qui accompagna Sidney Bechet ou Joe Turner). Et l’on se prend à rêver qu’il aurait pu être un passeur entre les générations, qu’un Soweto Kinch par exemple, originaire de la même ville, aurait pu l’entendre sur les ondes, ou bien live…