Chronique

Jeanne Michard

Songes transatlantiques

Jeanne Michard (ts, voc), Natascha Rogers (perc, voc), Pedro Barrios (perc, voc), Maurizio Congiu (b, voc), Clément Simon (p, voc)

Label / Distribution : Parallel Records

Qu’est ce qu’une musique exemplaire sinon celle qui vient du cœur ? C’est ce que Jeanne Michard réalise avec Songes transatlantiques, fruit d’une implication vouée aux musiques latines et plus spécialement à Cuba. L’influence « rollinsienne » n’est pas étrangère au son du ténor de la saxophoniste et compositrice, l’articulation des solos étant toujours d’une grande fluidité, sans que le chant soit pour autant négligé. Les arrangements sont subtils, notamment sur les morceaux « Lloraré » et « Cavalcade ». Le fait que l’ensemble des musiciens ponctue les divers morceaux de chœurs bien équilibrés personnalise de manière originale cette musique chaleureuse. Gato Barbieri, maître du ténor et ardent militant du jazz latin, ne renierait pas l’énergie déployée dans « Fuerte » ; quant à « Tumba Pa’ Alfredo », hommage à Alfredo Rodríguez, il devient un écrin pour le pianiste Clément Simon qui sait installer des climats variés tout au long de l’album.
Les écoutes successives démontrent que cette jeune génération a parfaitement assimilé l’histoire du jazz ainsi que la richesse des musiques du monde, loin des clichés appuyés ou des facilités démonstratives qui n’ont pas de raison d’être ici. Le morceau qui clôt ce voyage spatio-temporel, « Escale en altitude », est une introspection poétique déclamée par Lise Michard, la sœur de Jeanne, qui nous invite à nous replonger encore une fois dans ces « Songes Transatlantiques » incarnés par ce quintet lyrique et soudé.