Nous avions croisé le jeune pianiste norvégien Kjetil Mulelid en 2019 à l’occasion de la sortie de son deuxième album en trio What You Thought Was Home. L’influence de Keith Jarrett dans sa musique ne faisait alors aucun doute. Ce sentiment est encore plus exacerbé dans ce nouvel opus en solo, sobrement intitulé Piano, tant tout ici ramène à la figure tutélaire du pianiste américain : le sens aiguisé de la formule et de l’emphase, une certaine idée de l’épure (y compris sur la pochette de l’album), le goût pour les mélodies simples et accrocheuses, un romantisme à tout crin et jusqu’à la prise de son avec un piano un peu réverbéré à la manière des productions ECM du maître. On entend même en arrière plan les grognements qui ont rendu « célèbre » le pianiste, aujourd’hui retraité. Un Köln Concert version 2021 en somme, la surprise et l’attrait de la nouveauté en moins.