Chronique

Kolmoset

RIP Jazz 1917-2018

Zacharie Canut (ts), Yves Marcotte (b), Nathan Vandenbulcke (dms)

Label / Distribution : Autoproduction

Basé à Lyon, Kolmoset est né à Lausanne, de ces rencontres que le hasard permet. Ce premier album fait suite à un EP paru en 2017 et intitulé Play the Piano Drunk Like a Percussion Instrument Until the Fingers Begin to Bleed a Bit. Derrière un humour à peine dissimulé, voire décomplexé si on s’arrête un instant sur la pochette et cette esthétique qu’on n’avait pas vue depuis Métal Hurlant, le groupe propose un album qui n’a rien d’hasardeux.

Le trio revendique un héritage musical issu d’autres illustres formations sax/basse/batterie, notamment Sonny Rollins, Ornette Coleman ou encore Fly. Et la parenté s’entend immédiatement. On a coutume de dire qu’un trio sans instrument harmonique exige des musiciens solides, capables d’occuper l’espace sonore en se renouvelant sans cesse. C’est une façon assez juste de présenter Zacharie Canut, Yves Marcotte et Nathan Vandenbulcke. Le groupe défend des compositions originales, l’interprétation impressionne et le son est brut et sans effets.

Le titre de l’album le laisse penser : ces musiciens ne prennent rien au sérieux, à commencer par eux-mêmes. Ils ne cherchent pas à coller à l’air du temps, ni à adopter une quelconque posture. Ainsi, ils peuvent tout se permettre, à commencer par une version totalement assumée d’un tube que seules les années 80 ont pu produire, « Partenaire particulier ». Quand une recette fonctionne, il ne reste qu’à se faire plaisir. C’est le cas avec Kolmoset, et le plaisir est communicatif.