Chronique

Laura Perrudin

Poisons & antidotes

Laura Perrudin (comp, harpe, voc, perc, loop)

Label / Distribution : Volatine

Un mal peut produire un bien. L’idée que l’on peut détourner les choses de leur nature première afin d’en découvrir le potentiel créatif, voilà le fil conducteur du nouvel album de Laura Perrudin, une artiste qui force le respect par sa détermination. Tout part d’un cauchemar qui la hante, dont elle se débarrasse en en faisant une chanson qui en devient l’antidote. Il incombe alors à l’auditeur d’en faire ce qu’il veut bien.

La chanteuse harpiste sait précisément ce qu’elle veut et le fait, quoi qu’il arrive. Le point de départ reste l’œuvre, ce qu’elle souhaite exprimer. Si pour cela les outils existent, tant mieux, sinon, il faut les inventer. L’instrument n’est jamais mis en avant en soi. Il sert une cause, celle de l’expression libre et personnelle de cette artiste, qui souhaite la rendre aussi belle que possible pour la partager avec autant de liberté.

Si Poisons & Antidotes est moins orienté jazz que le précédent album Impressions, il faut reconnaître à l’artiste qu’elle n’a jamais posé de cadre défini à sa musique. L’ambiance onirique demeure, exprimée à travers beaucoup de groove, de hip hop, de trip hop, de multiples univers qui la rendent difficilement classable, et c’est en soi une bonne nouvelle. L’aspect électro est davantage marqué sur des chansons qui restent, qu’on fredonne, des mélodies qui se gravent, laissent rêveur et libèrent bien des émotions. Un nouvel album à la production très aboutie, sans hésitations ni temps faibles. Il faut absolument voir Laura Perrudin sur scène pour tout ce que ses disques ne disent pas. Mais en attendant, Poisons & Antidotes a largement de quoi nous inviter à la rêverie.