Chronique

Lafayette Gilchrist

Towards the Shining Path

Lafayette Gilchrist (p), John Dierker (ts), Gregory Thompkins (ts), Gabriel Ware (as), Mike Cerri (tp, Anthony Jenkins (el b), Nate Reynolds (d)

Label / Distribution : Hyena

The Music According to Lafayette Gilchrist, qui marquait les début discographiques du pianiste Lafayette Gilchrist chez Hyena Records (label de Joel Dorn), lui a apporté une première reconnaissance. Towards the Shining Path a fait évoluer sa musique en douceur - de telle sorte qu’en lisant la chronique du premier, on aura une assez bonne idée du second, qui est toutefois beaucoup mieux enregistré.

Gilchrist continue sa recherche d’un Graal musical : faire danser et réfléchir en même temps. La base rythmique a été allégée et aérée (la caisse claire de Nate Reynolds rappelle parfois Timbaland), ce qui la rend plus sautillante. Les arrangements pour saxophones et trompette vont toujours bien au-delà de la simple ritournelle : chaque morceau contient plusieurs motifs qui s’enchaînent naturellement.

Cette fois-ci, les parties de piano, plus charnues et dansantes, évoquent, en plus des maîtres cités à propos de The Music According to…, Professor Longhair ou Horace Silver. Le leader est d’ailleurs plus présent, pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Mike Cerri est, quant à lui, plus aventureux. Sur scène, le groupe porte un nom qui lui va bien The New Volcanoes, et l’ambiance générale est devenue plus joyeuse, moins oppressante.

La musique de Gilchrist, bien qu’originale, peut encore progresser. En effet, les solos des saxophonistes ne font pas dans la subtilité, les mélodies souffrent encore d’un manque de diversité, l’aspect rythmique est un peu systématique et certains morceaux pourraient gagner en concision. Toutefois, c’est bien une sensation de grand potentiel, sur la base d’une pensée musicale personnelle, actuelle et pertinente, qui ressort de l’écoute de ce disque.