Chronique

Mob Job

Mob Job

Diego Marion (sax), Claude Schneider (g), Popol Lavanchy (b), Matthias von Imhoff (d).

Label / Distribution : Altrisuoni

Ce quartette suisse fait une musique relativement libertaire, bien ficelée, où leur passion et leur cohésion se font constamment sentir. Leur âme est dans la mélodie, présente surtout dans le jeu du saxophoniste ténor, Diego Marion ; dans le débordement, surtout dans la guitare souvent très rock de Claude Schneider ; dans la gravité et la chaleur de la contrebasse de Popol Lavanchy ; et dans le rythme, bien sûr, de la batterie de Matthias von Imhoff.

Le jazz de Mob Job est lyrique, poétique, libre, énergique. Cela se devine si on a la curiosité de regarder les noms des compositeurs : à part Schneider et Imhoff, il y a Ornette Coleman, Paul Motian, John Purcell et Sonny Rollins. Le groupe fait donc le pari de la ligne mélodique qui chante, quitte à se mettre parfois à lever la (les) voix. Celles du saxophoniste et du contrebassiste en particulier traduisent une personnalité forte et sincère ; celle du guitariste aussi, sans doute, mais j’avoue que j’aime moins la sonorité rock qu’il emploie souvent dans ses solos. Cela me semble mal se mélanger avec les autres. Ceci dit, c’est tout autre chose quand il s’exprime plus
doucement, comme dans « Noires sur noires », sa propre composition, où l’excellent Lavanchy à l’archet partage la vedette avec Marion.

Un bon remède au jazz un peu angoissé et angoissant qu’on trouve souvent chez les majors…