Chronique

Oogui

Travoltazuki

Florence Melnotte (p, synth, voc), Vinz Vonlanthen (g, voc), Sylvain Fournier (dm, voc)

Label / Distribution : Leo Records/Orkhêstra

OOGUI (prononcez ô-gu-i) signifie glouton en japonais, et fait allusion aux concours de gloutonnerie dont les vidéos pullulent sur internet, dévoilant un monde aussi improbable que dispensable. En voulant mieux, on peut aussi découvrir un univers musical autrement plus enthousiasmant, celui d’OOGUI, un électron libre de trio qui rebondit au-delà des frontières de la Suisse avec Travoltazuki, un premier album paru chez Leo Records.

Par une sorte d’humour taquin, ces trois enfants terribles cassent leurs jouets et démontent toutes les balises sur leur passage. Bien sûr, un électron libre peut tout se permettre. L’improvisation est sa nature première. Mais elle s’insère ici dans des compositions finement ciselées, et la part de hasard que recèle cette musique hybride n’en est que plus déroutante parce qu’inattendue.

On retient l’électrisant « La Baignoire de Claude », qui nous fait vivre les derniers instants d’un chanteur à paillettes comme si on y était. Parsemé de mélodies distordues qui semblent jaillir du cœur d’un volcan en éruption en éclaboussant un peu les alentours, Travoltazuki grouille de sons bidouillés, surprenants, intrigants, et invite à repenser la musique disco, notamment lorsque celle-ci est bâtie sur un tremblement de terre. Brillant.