Chronique

Print

Live

Sylvain Cathala (ts), Stéphane Payen (as), Jean-Luc Lehr (b), Frank Vaillant (dm)

Label / Distribution : Great Winds/Muséa

Après l’excellent Around K, pour lequel ils avaient convié quelques amis, les musiciens de Print ont reformé le quartet originel pour sillonner les scènes du nord de l’Europe et enregistrer ce nouvel album en Estonie et en Finlande. Au fil de ces huit morceaux, dont les titres évoquent les pensées et états d’âme du voyageur, ils nous invitent à découvrir la dernière étape en date d’une épopée entreprise il y a plus de dix ans.

Le paysage sonore se construit sur une complexité rythmique qui forge depuis toujours l’identité de Print mais qui est ici transcendée, Print dépassant ce qui pourrait n’être qu’une figure de style stérile : traversée par un lyrisme inspiré, elle n’entrave en rien la créativité ; au contraire elle la nourrit perpétuellement, questionne le rôle de chacun et ouvre des perspectives nouvelles.

Jean-Luc Lehr forme tout au long de l’album une paire rythmique solidaire, puissante et joueuse avec Frank Vaillant, véritable alma mater des élans improvisés de Sylvain Cathala et Stéphane Payen. Parallèlement, et toujours dans cet équilibre entre complexité rythmique et recherche mélodique, le bassiste exploite superbement les possibilités de son instrument (« On The Border », « Memory »). A ses côtés, le batteur cache sous ses couvre-chef un cerveau diabolique qui lui permet de multiplier lignes rythmiques et couleurs percussives tout en nuances. Ainsi propulsés, Cathala, auteur de l’ensemble des compositions, et Payen peuvent croiser leurs envolées tout en tensions et détentes alternées, dans un enchevêtrement enchanteur et parfaitement construit.

Que les morceaux soient lents (« Memory », « Waiting ») ou plus enlevés (« Boarding Pass », beau solo de Payen), le quartet reçoit un accueil chaleureux de la part du public. La richesse de Print réside bien dans sa faculté de poser le rythme comme base de travail et de réflexion, cette dernière étant magnifiée par de superbes textures – la sonorité posée et profonde de Cathala, le sax incisif de Payen -, et le travail sur les lignes mélodiques perpétuellement réinventées. Notons également, à la fin de ce Live tout en puissance entraînante, un « Lost 5 » simplement jouissif.