Rhino Jazz Festival 2012 : dernière ligne droite
Lancé en juin, le festival multiplie les affiches jusqu’à la fin du mois en se baladant de Lyon à Saint-Etienne en passant par Vienne, Grenoble et Saint-Chamond.
Lancé en juin, le festival multiplie les affiches jusqu’à la fin du mois en se baladant de Lyon à Saint-Etienne en passant par Vienne, Grenoble et Saint-Chamond. Eclectique comme d’habitude, cette 34ème édition accueille tout de même quelques belles affiches jazz…
Suivez bien : le Rhino Jazz, 34e édition, dont les agapes automnales ont démarré le 2 octobre 2012, va se poursuivre jusqu’au 26 avec Marcus Miller pour le mot de la fin. Mais entre-temps, le festival se sera, comme à l’habitude, promené selon un axe Saint-Etienne-Lyon, avec relais à Saint-Chamond et Vienne, au gré des communes qui acceptent d’accueillir tel ou tel concert.
Résultat : à la différence des éditions précédentes, et notamment lorsqu’il était encore basé à Rive-de-Gier, le Rhino est désormais presque entièrement nomade : trois concerts à Saint-Etienne, deux à Lyon et à peine deux à Saint-Chamond, qui est pourtant sa base arrière. Pour le reste, le Rhino se pose ici et là au gré des soirées, et mieux vaut être attentif aux rendez-vous fixés puisqu’il se concentre plutôt sur les fins de semaine, n’hésitant pas à programmer trois concerts en trois lieux différents tel vendredi ou tel dimanche.
Ainsi, vendredi prochain, joueront au même moment (20h30) : Fayçal Salhi à Sorbiers, Ulf Wakenius à Pavezin et Lionel Martin et J.-F. Baez à Tartaras. Trois concerts. Trois lieux. Trois styles. D’un côté un quartet emmené par le oud de Salhi : belles mélodies aux confins du jazz et d’une musique méditerranéenne et andalouse. De l’autre, Lionel Martin qu’on surveille comme le lait sur le feu depuis cette édition du Rhino où il avait décidé de séjourner, une semaine durant, avec son sax, sur l’arbre faisant face à la salle de spectacles… Il vient cette fois en duo avec l’accordéoniste Jean-François Baez pour des entrechats musicaux savoureux et énergiques. Enfin, autre rendez-vous tentant, Ulf Wakenius. Longtemps sideman, ce guitariste d’origine suédoise ne manque pas de références ; d’Oscar Peterson à Herbie Hancock - et tant d’autres -, il est sans doute l’un des plus fins du genre. Pour preuve aussi, sa présence aux côtés de de Youn Sun Nah sur scène comme sur disque.
Même choix cornélien : Otis Taylor est attendu à Fontaine pendant que se produira Jungle by Night, une formation hollandaise d’envergure, à Saint-Etienne. Entre country, blues et rock, le concert du crooner de Chicago est d’autant plus attendu qu’il sera accompagné de son quatuor habituel, Larry Thompson, Todd Edmunds, Anne Harris et Shawn Starski.
Un festival éclectique mêlant jazz et autres musiques
Nomade, le Rhino Jazz est aussi éclectique : blues, country, flamenco et mille autres accents s’y côtoient aussi. Quelques soirées seront néanmoins placées sous le signe du jazz : ne pas manquer Renault Garcia-Fons en solo (vendredi 19), China Moses et Raphael Lemonnier (dimanche 14), Fabien Marcoz (b) et Jean-Pierre Drouard (dr) ; enfin se tiendra la soirée viennoise, avec d’une part l’Inception Trio composé de Frédéric Nardin, Matteo Bortone et Leon Parker, qui mêle standards augustes (de Monk à Ellington) et compositions, et, d’autre part, le Sangoma Everett quartet, escorté de Kirk Lightsey (p), Jon Boutellier (s) et Darryl Hall (b).
Du partenariat noué avec l’AmphiOpéra de Lyon, on retiendra la soirée consacrée à Alexis Descharmes, violoncelliste. S’il reprend des pièces contemporaines (dont Pierre Boulez), Thierry Coduys interviendra via « traitements sonores et diffusion » pour réinterpréter les mélodies à sa façon. L’amphi est ici bien dans son rôle : toujours s’aventurer vers des musiques outrepassant genres et limites, dans un petit lieu fait sur mesure pour ce genre de transgression.
Si Marcus Miller est attendu pour clore cette édition (à Lyon), retenons enfin l’arrivée de Nostoc (dimanche 14), vainqueur du tremplin 2011 Jeunes Talents du festival de Saint-Germain-des-Prés, le World Saxophone Quartet revisitant Hendrix (jeudi 18) et le trio Bassma (le 19). Peu avant, Rokia Traoré devrait, elle aussi, signer une des belles soirées de cette édition : elle abordera (samedi 13) un répertoire acoustique, entre jazz et musiques traditionnelles africaines, sobrement escortée d’instruments à cordes (kora etc)
Mais attention : le Rhino compte une cinquantaine de concerts et aime les chemins de traverse (c’est son côté « maquisard ») ; il abritera donc jusqu’au 26 quelques autres pépites brillant ici et là dans telle ou telle commune. A vos GPS.