Riley Mulherkar

Mélange de dispositifs électroniques et de clin d’œil au jazz des origines, Riley, le premier album du trompettiste Riley Mulherkar, a tout de la carte de visite. Disque court et très sophistiqué, designé par le pianiste Chris Pattishall, un des protégés du Lincoln Center, et par Rafiq Bhatia, impliqué sur la scène arty de New York, Riley a la joliesse facile ; on le constate dans le très rond « Ride or Die », conçu pour plaire au-delà de la sphère jazz, un sacerdoce pour un trompettiste que l’on connaît surtout pour sa participation au quatuor de cuivres The Westerlies, ouverts aux collaborations pop, comme avec la brillante chanteuse inuk Elisapie. De Riley, tutti-frutti sucré et parfois régressif, on gardera deux magnifiques morceaux empruntés à l’histoire populaire étasunienne, le « King Porter Stomp » de Jelly Roll Morton policé par l’électronique et un « No More » collecté par Lomax que la voix de Vuyo Sotashe embellit absolument. Le reste du disque fera le miel des radios qui cherchent à ne surtout pas bousculer l’auditeur.