Scènes

Sand Woman hypnotique

Henri Texier Sand Quintet a enchanté le public du Festival Jazz à Junas


Sébastien et Henri Texier. © Jeanne Davy

Henri Texier à la contrebasse

Lorsque Henri Texier entre en scène dans le cadre du festival Jazz à Junas, on a l’impression de voir débarquer un vieux copain (même si l’on ne le connaît pas personnellement). Il est au jazz français ce que la Bretagne est à l’Hexagone : une péninsule avancée.
Que dis-je une péninsule ? C’est un cap, un roc, un monument ! Souffrez Monsieur Texier qu’on vous salue !

D’emblée, c’est ce que font les trois saxophonistes de son quintet en attaquant à l’unisson “Amir”, un titre original de 1975. Le ton est donné, l’émotion est palpable.
Le Sand Quintet entreprend ensuite un survol de l’oeuvre du contrebassiste, mêlant compositions d’hier et d’aujourd’hui. Comme une invitation au voyage dont Henri Texier est coutumier, depuis « Les Là-bas » jusqu’à « Sand Woman ». Les effluves de « Varech » sur fond « d’Azur » ne sont jamais loin, comme si le musicien voulait en six plages retrouver le sable perdu sous le béton. Car depuis ses débuts, ne s’y trompant pas, Henri Texier fait vibrer la corde pour sensibiliser son auditoire à ce qui est menacé et donc indispensable. Les Amérindiens sont à ce titre convoqués.

Au rappel, les accents mélancoliques magnifient le chant de la contrebasse et Vincent Lê Quang, Sébastien Texier, François Corneloup et Gautier Garrigue reprennent la mélodie à l’unisson, laissant, bien après l’ultime accord, le champ libre à notre imagination.

par Martine Hermann // Publié le 19 mai 2019
P.-S. :

Henri Texier, contrebasse ; Vincent Lê Quang, saxes ténor et soprano ; François Corneloup, sax baryton ; Sébastien Texier, sax alto et clarinettes ; Gautier Garrigue, batterie.

Sur la platine : Sand Woman, Label Bleu