Chronique

Sébastien Paindestre trio

Ecoutez-moi

Sébastien Paindestre (p), Jean-Claude Oleksiak (b), Antoine Paganotti (d)

Trois banlieusards, trois instruments, un langage : le jazz. Ainsi pourrait-on présenter le Sébastien Paindestre Trio qui sort au printemps prochain son premier disque, après un peu plus de trois ans de tournées et de concerts.

Sébastien Paindestre et Antoine Paganotti ont fait leurs classes au conservatoire de Montreuil, tandis que Jean-Clause Oleksiak vient de Gennevilliers. Les trois musiciens ont donc commencé par la musique classique avant de bifurquer vers un jazz ancré dans la tradition du trio à la Bill Evans, sans jamais renier le swing.

Six thèmes sur huit sont signés Sébastien Paindestre, et le trio reprend « Stella by Starglight » et « United We Waltz », joli morceau de Kenny Garett. Certains thèmes sont amusants, comme « Jeu de quartes », avec son introduction sous forme de roulements, voire joyeux tel « Les Brenots » qui commence comme une procession. D’autres thèmes sont élégants (« Le beau Cierge », hommage à Serge Gainsbourg), ou « La Java de la Luna ».

Sébastien Paindestre est un pianiste de « main droite » qui possède un sens du swing indéniable (« Le Tourtour »), mais gagnerait parfois à diversifier ses développements, à l’instar du dialogue main droite / main gauche dans « Certitude - Solitude ». La walking bass de Jean-Claude Oleksiak soutient rondement le pianiste, comme dans « Les Brenots », et il affectionne le registre des graves dans ses solos (« Stella by Starlight » ou « Certitude - Solitude »). Antoine Paganotti, quant à lui, est un batteur énergique (« Les Brenots »), attentif au pianiste (« Le beau Cierge ») et aux stop-chorus bien envoyés (« Le Tourtour »).

« Jeux de quartes » serait une belle synthèse du trio : une introduction rythmique, un thème rigolo, suivi d’une belle montée en puissance. Classique, efficace et le zeste de personnalité qu’il faut pour ne pas laisser indifférent.