Chronique

Sophie Agnel - Daunik Lazro

Marguerite d’Or Pâle

Sophie Agnel (p), Daunik Lazro (ts, bs)

Label / Distribution : FOU Records

Un duo enregistré le 22 juin 2016 au « Dom », Centre Culturel de Moscou, et dont l’exergue - qui nous touche infiniment à Citizen Jazz - est emprunté à Mikhaïl Boulgakov : « C’était à Moscou au déclin d’une journée printanière particulièrement chaude. Deux citoyens firent leur apparition... » Six pièces furent improvisées ce soir-là, signe déjà que les interprètes ont voulu bâtir des énoncés assez brefs plutôt que de se risquer dans des aventures au long cours, dont l’issue est souvent rien moins qu’assurée.

Depuis qu’il s’est remis au saxophone ténor, Daunik Lazro a tendance à jouer davantage sur la fluidité, même si celle-ci se combine à merveille avec un sens affirmé des écarts et des grands intervalles. Quant à Sophie Agnel, elle propose des structures en soutien ou en appel qui contribuent à ce que la musique advienne, et pas seulement l’affirmation de sons, aussi « aimables » qu’ils puissent être.

Une tonalité générale plutôt réservée, voire un penchant à la douceur, dans les premiers temps de ce concert russe, et un final plus explosif. On se laisse porter par l’aventure, car elle réserve des surprises certes, mais sur fond de construction de formes.