

Zool Fleischer
The Fab Three
Zool Fleischer (p, keyb), Marc Bertaux (b), Franck Agulhon (d)
Label / Distribution : Inouïe Distribution
Quel bonheur de retrouver Zool Fleischer, lui qui avait fait une très forte impression en 1986 en devenant lauréat du Prix Django Reinhardt comme meilleur musicien de jazz français ! Son sens de l’harmonie et son swing revigorant ont marqué les esprits. Vingt-trois années se sont écoulées depuis son dernier enregistrement, Zooloup, et c’est en trio que le pianiste nous revient.
Zool Fleischer est un conteur, ses compositions nous transportent dans des aventures imaginaires imprégnées d’une multitude de rebondissements. Les ambiances qui se succèdent rapidement dans « Bratjic » sont délicieuses, les traits pianistiques passent par le classique, le blues, le bop avec une pointe de rhythm & blues dans le couplet rythmique, et tout cela avec inventivité. Mais n’y voyez aucune forme de démonstration, notre homme est bien trop authentique. La construction de ce thème repose sur ces transitions stylistiques avec un degré de musicalité qui demeure prépondérant et rare.
Une incursion dans l’univers du film noir des années cinquante avec le solalien « You Can Do Youkaïda » ; quant à l’apparition soudaine du piano Rhodes dans « Looz », elle suggère un climat énigmatique idéal lors de l’avancée du thème. Le dépouillement fascinant qui s’empare de « Déesse » donne libre cours à l’imagination de Zool Fleischer, seul aux claviers. Le déploiement de cette mélodie atonale d’un modernisme confondant nous plonge dans l’éternité, non loin du langage musical d’Olivier Messiaen.
Accompagné de son fidèle contrebassiste Marc Bertaux et du batteur Franck Agulhon, tous deux épatants, Zool Fleischer a mis en lumière son ingéniosité et sa ferveur. Album chaudement recommandé.