Arild Andersen Group
Affirmation
Marius Neset (ts), Helge Lien (p), Arild Andersen (b), Håkon Mjåset Johansen (dm)
Label / Distribution : ECM
La continuité pour Arild Andersen : voilà plus de cinquante ans qu’il enregistre pour le label de Manfred Eicher avec le grand Nord en toile de fond.
Ce nouveau quartet privilégie la créativité en temps réel : quasiment tout est ici improvisé. La lecture d’Affirmation se fait en deux temps, l’œuvre étant partagée en deux longues suites divisées en quatre morceaux chacune. Seuls des chiffres donnent un repère, sauf pour la pièce qui clôt le disque : « Short Story ».
L’influence de disques précédemment enregistrés par le leader se ressent, de même qu’une ombre planant au dessus du saxophoniste Marius Neset, celle de Jan Garbarek. Cela est dû également à la montée en puissance d’une musique s’ouvrant peu à peu sur ce qui prévaut souvent avec ECM : l’étirement de sonorités travaillées et évocatrices d’une forme d’abstraction.
Le contrebassiste est concentré, soutenant par instants ses partenaires tout en anticipant la route à prendre - ou plutôt la croisée des chemins, tant les idées se télescopent à partir de « Three » et de « Four », le quartet avançant de front sans perdre pied. Arild Andersen utilise l’archet et le pizzicato avec bonheur, distillant cette ambiance particulièrement tendue sur la fin de la première partie d’ « Affirmation ». Helge Lien, en digne héritier de Bobo Stenson, construit des bribes mélodiques pour les distiller ensuite, goutte à goutte, à ses partenaires. Durant les deux suites d’« Affirmation », ce sont des paysages sonores successifs qui nous rappellent à quel point ces musiciens norvégiens sont imprégnés de leur univers scandinave.
L’ultime pièce qui referme Affirmation change la donne : « Short Story » s’écoule parcimonieusement, mettant en valeur les talents mélodiques des quatre instrumentistes. Le batteur Håkon Mjåset Johansen sait soutenir ses partenaires tout en restant à l’écoute avec une grande finesse.
Par son univers imaginaire, Affirmation s’affirme comme l’éloge de la volupté.