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Peter Brotzmann, la machine gun
« Je pense que ma notoriété aux États-Unis a aussi à voir avec le fait que je n’ai jamais fayoté. J’ai toujours été conscient d’être un Européen blanc et j’ai fait ce qui me semblait être bon. J’ai ainsi vécu des moments très drôles avec mes amis Noirs où l’on se provoquait et se défiait. La première impression que je leur faisais : « Qu’est-ce qu’il veut ce petit Européen ? » Il fallait leur montrer - c’était parfois très bête et stupide (rires) - qui pouvait jouer le plus fort et le plus longtemps ! Ensuite, ils se taisaient. Vous deviez leur montrer que vous aviez quelque chose à offrir, parce qu’ils étaient habitués à ce qu’on joue soit comme Johnny Griffin soit comme Albert Ayler ou du moins, qu’on essaie de le faire. » Peter Brötzmann, 26 février 2011, Wuppertal.
Le free jazz est une course de fond, elle mature avec le temps et l’expérience : on commence toujours par penser vitesse et on finit par gérer les accélérations et les bousculades en bout de piste. C’est en tout cas le postulat des trois légendes qui se réunissent dans ce disque qui vous tombe dessus comme un pan de l’Histoire ; le plus apte à faire des gravats et à s’abstenir de poussière. On ne peut guère leur donner tort, au regard des forces en présence. Fifty Years After, 50 ans après, voici (…)