Alba Obert, l’électrique

« Mes parents n’écoutaient pas de musique électrique. J’avais une douzaine d’années lorsque Didier Lockwood est venu faire une master-class à Strasbourg, j’ai fait des pieds et des mains pour qu’on m’emmène le voir en concert ».

Encore enfant, Alba a un premier choc musical pour un jazz-rock alors en perte de vitesse. « Je me suis laissée porter par l’énergie développée par cette musique ». Plus tard se réalisera la rencontre avec les musiciens qui l’accompagnent sur ce disque, affinités musicales et humaines et résidences au Conservatoire de Strasbourg.

la technologie peut formater une culture de l’écoute

Mais Alba a une obsession : elle écume sans cesse les magasins de disques d’occasion où elle découvre et achète de nombreux albums dont ceux de Shakti qui lui révèlent un jeu de violon très différent, issu de l’Inde. J’ai été marquée dans l’enfance par les musiques traditionnelles, en particulier des Balkans, la danse bulgare « Lazarsko Horo » m’a longtemps accompagnée. Zbigniew Seifert fut une belle découverte également. ".

Qu’en est-il alors de la technologie, en particulier de son usage dans Kaléidoscope ? « Je suis consciente que la technologie peut formater une culture de l’écoute. Il nous faut être attentifs à ne pas reproduire trop parfaitement le son du studio en le transposant sur scène. Par exemple, j’essaie entre autres de marier le chant et le violon ». Venue de l’électrique, Alba Obert travaille aujourd’hui avec le Collectif Hors Limite à Paris ; le son boisé l’emporte désormais dans cette formation composée d’un quatuor à cordes, d’une contrebasse et d’un piano : « Je ne hiérarchise pas, j’aime tout autant jouer du jazz manouche ».

Une chose est sûre : Alba Obert est sur la voie de l’acoustique.