Chronique

Aldo Romano

Ne joue pas fort, joue loin (Fragments de jazz)

Batteur, compositeur, guitariste, chanteur, Aldo Romano est avant tout artiste polyvalent, et il le montre ici de façon souple et brillante. Ce livre ne constitue en aucune manière ses « mémoires » - il y faudrait plus de temps et de précision - pas plus d’ailleurs qu’il n’est une « autobiographie » - sa dimension associative l’en éloigne ; mais c’est incontestablement un livre de souvenirs, où sont convoqués tour à tour les petits et grands événements qui font l’histoire d’un sujet. Écrit d’une plume discrète, sans détours, mais sans animosité non plus, il rappelle à grands traits la vie d’un homme qui a su se construire dans l’adversité, et aussi et surtout les rencontres, les amitiés.

C’est donc - on me pardonnera de n’en rien résumer, il faut le découvrir par la lecture - d’un ton mesuré qu’Aldo nous invite à partager ses joies et ses peines. Elles furent nombreuses, et surprenantes, et on ne trouve pas cela long, bien au contraire - on en redemanderait presque. Pour ne prendre qu’un exemple, que je connais un peu, sur ce qu’il a eu bien raison de reporter à la fin du livre (le fameux trio Romano/Sclavis/Texier), on aimerait savoir un peu plus avant ce qui a pu conduire Guy Le Querrec à proposer de « remplacer » Eric Barret par Louis Sclavis. Mais je reconnais que le demander à l’initiateur de la chose aurait conduit à des impasses sans fin. Ce qui est, on l’avouera, contradictoire. Au bout du compte, un livre tout à fait conseillé.

par Philippe Méziat // Publié le 23 mars 2015
P.-S. :

Un livre « Editions des Equateurs », 200 pages, 20€