Ce sémillant pianiste, boss du studio Eole à Rognes, village de l’arrière-pays aixois, et directeur artistique du label Onde Musique, ose l’aventure de l’album solo. Très fin mélodiste, il aligne deux reprises – « Alfonsina y el Mar », sublime pièce latine, et une sonate du compositeur baroque Scarlatti – ainsi que six compositions. Son swing furtif et son toucher félin procurent à l’ensemble densité et onirisme. S’il se revendique de la musique minimaliste de John Cage et de la pop cinématographique de Radiohead, il n’en possède pas moins une touche personnelle faite d’évanescence et de présence simultanées, pourvoyeuse d’émotions contrastées.
La Provence tiendrait-elle là son Brad Mehldau ?