Chronique

Kurt Rosenwinkel

Caipi

Kurt Rosenwinkel (g, p, b, dm, elp, voc), Mark Turner (ts), Pedro Martins (voc, dm, elp, perc)…

Label / Distribution : RAZDAZ Records

Le guitariste Kurt Rozenwinkel, qui était censé incarner un futur du jazz, joue ici de tous les instruments, prétendant donner dans un artisanat bon teint (la promo insiste sur le fait qu’il lui a fallu dix ans pour élaborer cet essai, le présentant comme un « album de résilience » -sic). Il a certes convié des musiciens que d’aucuns révèrent, tel le saxophoniste Mark Turner, ou encore le chanteur et multi-instrumentiste Pedro Martins. Mais l’ensemble reste paradoxalement formaté, donnant dans un tropicalisme limite lounge, nonobstant quelques envolées guitaristiques et quelques incursions dans des métriques impaires. Et lorsque l’accent rock provient d’un riff caricatural de cette ganache réactionnaire d’Eric Clapton, on saisit mieux les raisons de l’obsolescence programmée d’un tel produit : une musique au service de la globalisation qui ignore tous les efforts communautaires censés être le creuset du jazz.