Chronique

Carmine Ioanna

Solo

Carmine Ioanna (acc), Luca Aquino (tp), Francesco Bearzatti (cl)

Label / Distribution : Bonsai Music

Ce virtuose de l’accordéon, qui a grandi à égale distance de Naples et de Rome, est une figure de la jeunesse régénérant actuellement le jazz italien. Il a déjà enregistré plusieurs disques avec le trompettiste Luca Aquino (que l’on retrouve à deux reprises invité ici), dont Il pentagramma della memoria, consacré aux chants des victimes des camps de concentration. Traversé par la dimension populaire de son instrument, son premier album sous son nom reprend quelques ritournelles de bal, tel le célèbre « À Paris » de Francis Lemarque, entonné en commun avec le timbre chaleureux d’Aquino.

Les compositions de Ioanna se construisent souvent autour de mélodies en apparence familières qui s’évanouissent dans de douces rêveries, mais « Arra » renvoie à la musique traditionnelle italienne sans quitter les rythmiques soutenues par les touches de nacre et le chant de l’accordéoniste tandis que « Jumpy Giamp » et sa clarinette signée Francesco Bearzatti rappellent que les Balkans ne sont pas loin de l’Italie (c’est d’ailleurs une destination souvent empruntée ici, même si c’est parfois de manière très pointilliste). Dans la veine des « solo à plusieurs » qu’on voit fleurir de l’autre côté des Alpes, à l’instar du dernier disque de Federico Casagrande, ce Solo aux allures faussement naïves, à l’image de sa pochette, est une plaisante découverte.