Chronique

Francesco Bearzatti Tinissima quartet

Zorro

Francesco Bearzatti (ts, cl), Giovanni Falzone (tp), Danilo Gallo (b), Zeno de Rossi (d)

Label / Distribution : CamJazz/Harmonia Mundi

Francesco Bearzatti ou l’art de la figure. Depuis le premier album du quartet qui rendait compte de la vie de la photographe Tina Modotti – d’où l’intitulé de la formation – en passant par Malcolm X et maintenant Zorro, Bearzatti a pris l’habitude de s’emparer de grandes figures de la révolte et de la justice pour en narrer la vie. Celle du cavalier masqué ne déroge pas à la règle et avec ses fidèles compagnons de musique Danilo Gallo, Zeno de Rossi et Giovanni Falzone, Francesco Bearzatti dresse ici le portrait d’un héros moderne.

L’art de la figure donc, car outre Zorro, on croise les personnages qui constituent ses faire-valoir. C’est ainsi qu’on trouve « Bernardo », un morceau fébrile, le pataud « Sargento Garcia », « Lolita » – évoquée ici à travers les phrases amoureuses de la clarinette – ou encore « Tornado », l’alter ego équin du cavalier au sombrero cordobés auquel Bearzatti prête des sonorités rock sous la basse saturée de Danilo Gallo et la batterie de Zeno de Rossi. Tous zèbrent le paysage alto-californien peint par le saxophoniste italien. Bien entendu l’album se clôt sur « El Triunfo del Zorro ».

Qu’un album vienne raconter – éventuellement en lien avec le centenaire de sa création – un personnage masqué pourrait apparaître comme un joli pied de nez à ces bouts de tissu ou de papier qui se sont invités dans la vie de tout un chacun depuis près d’un an. Reste qu’avec Zorro, à l’image des précédents de Bearzatti, on se délecte une nouvelle fois d’une Énéide moderne.