Chronique

Cécile Andrée

Nature

Cécile Andrée (voc), Ben Rando (p), Olivier Lalauze (b), Johanna Renaud (cello), Cédrick Bec (dms)

Label / Distribution : Inouïe Distribution

Parlant de Nature, Cécile Andrée évoque le haïku, style de poème japonais d’une grande brièveté. Le terme a été proposé à propos d’Anton Webern, dont les Six bagatelles op.9 durent 3 minutes 59 (22 secondes pour la troisième). Nous n’en sommes pas là. Les 11 pièces de l’album assurent une durée de 46 minutes 39 ; la plus brève, « I Was Brought to My Senses », signée Sting et chantée a cappella, dure 1 minute 20. Pour les autres titres, il faut évidemment compter avec les parties non vocales, principalement au piano. Mais l’idée formulée rend compte de la densité recherchée dans le développement de son phrasé, avec une économie de mots et de moyens, sans aucune recherche d’ornementation. Le traitement de la chanson en français « Entre ciel et mer », en particulier, révèle la maîtrise d’une voix aérienne mais non éthérée. Cécile Andrée sait faire varier les climats, que ce soit dans le cadre de ses propres compositions que dans celui de ses emprunts, parmi lesquels il faut remarquer Kenny Wheeler dans « Canopy », l’écriture des paroles étant supervisée par la chanteuse britannique Norma Winstone.

Le projet Nature est collectif dans son exécution. Il ne s’agit pas d’une vocaliste accompagnée. Si l’ensemble est tout à fait soudé, il faut retenir le travail du pianiste Ben Rando, qui reste le principal interlocuteur à l’accompagnement et un soliste pertinent. Avec Nature, Cécile Andrée renforce la vitalité du jazz vocal français.