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Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Das Kapital

Communiqué : Das Kapital

"On dit que le rock est mort. On dit que le jazz l’est aussi. On a enterré le socialisme. La liberté a été sécurisée. 68 est en retraite. On nous ordonne de divertir. On nous impose d’avoir peur et de se méfier d’autrui.
Enfin, ce n’est pas vraiment notre genre.

Hanns Eisler fut un compositeur et une personnalité musicale d’exception. Élève d’Arnold Schönberg dont il conserva toute sa vie l’amitié, compositeur de bandes originales à Hollywood où il vivait comme immigré politique pendant la seconde guerre mondiale. Expulsé par le McCarthysme en 1949, il s’installa à Berlin où il est devenu une icône de l’art communiste, travaillant notamment avec Berthold Brecht qu’il connaissait depuis les années vingt et avec tous les grands auteurs de RDA, dont il a composé l’hymne national. Il a écrit un grand nombre de chansons qui font depuis lors partie du patrimoine allemand.

Esthétiquement la musique d’Eisler est à la fois très brutale et très raffinée. On perçoit bien le côté primitif des cabarets berlinois des années 20, la simplicité propagandiste d’un compositeur de chansons politiques en même temps qu’un raffinement harmonique et mélodique des plus surprenant.

L’intérêt du trio Das Kapital pour Hanns Eisler provient surtout de son intérêt égal pour les musiques savantes et populaires. Son projet artistique était d’écrire une musique d’avant-garde, sophistiquée, qui resterait accessible à tous. Les chansons de Eisler font partie du bagage musical élémentaire de Daniel Erdmann qui a par ailleurs étudié au conservatoire berlinois qui porte son nom.

Daniel Erdmann, saxophones ténor
Edward Perraud, batterie
Hasse Poulsen, guitares

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