Chronique

Dirty Dozen Brass Band

Twenty Dozen

Roger Lewis (bs, voc), Kevin Harris (ts, perc), Gregory Davis (tp, flh, voc), Efrem Towns (tp, flh, voc), Kirk Joeph (sousa, voc), Terence Higgins (dms, perc), Jake Eckert (g)

Label / Distribution : Savoy Jazz/Orkhêstra

Plus qu’une institution parmi les fanfares de la Nouvelle-Orléans, le Dirty Dozen Brass Band (DDBB) occupe depuis 35 ans le devant de la scène, emmené par le remarquable saxophoniste baryton Roger Lewis et le trompettiste Gregory Davis, les deux membres fondateurs restés au sein de cet orchestre à l’effectif changeant. Entre respect des traditions - voir leur hommage à Jelly Roll Morton - et modernité mise en avant par l’approche parfois très funk, le DDBB a toujours cherché le groove avec une certaine efficacité.

On avait laissé le Dirty Dozen sur l’activisme de son précédent album. Réalisé dans la colère pour commémorer le ravage de la Big Easy par l’ouragan Katrina, What’s Going On multipliait les collaborations, notamment avec Chuck D de Public Enemy. Twenty Dozen marque l’anniversaire du septet, ainsi qu’un retour aux fondamentaux - ceux de la danse. Entre « Tomorrow », ska dégingandé qui ouvre l’album, et « Don’t Stop The Music » qui tente un peu grossièrement de louer l’universalité de la Great Black Music, le mouvement est bien là, même si le DDBB nous avait habitués à un peu plus d’audace et de piquant. On appréciera cependant la guitare grasseyante de Jake Eckert sur un morceau comme « Trippin’ Inside a Bubble ».

Il faudra attendre les derniers morceaux, basés sur des traditionnels (« E-Flat Blues » et surtout l’insubmersible « When The Saints Go Marchin In ») pour retrouver la force de frappe d’un Brass Band qui prend un plaisir manifeste à revêtir ces vieux habits du dimanche. C’est sur « Dirty Old Man », bouquet final écrit par Lewis et chanté de sa voix de basse ébréchée, que palpite le cœur du « Mardi Gras » permanent de Dirty Dozen Brass Band. Un groupe de scène dont les disques font résolument remuer les pieds.