Chronique

Eyot

Drifters

Dejan Ilijic, p ; Sladjan Milenovic, g ; Milos Vojvodic, dr ; Marko Stojiljkovic, b

Label / Distribution : Neuklang / Harmonia Mundi

On avait découvert cet hiver, au Festival JazzyColors en novembre 2012 à Paris, EYOT, jeune groupe de jazz alternatif venu de Serbie dont on avait aimé le paysagisme planant. C’est donc avec intérêt qu’on se penche sur ce Drifters, dont le groupe nous avait annoncé la sortie pour début 2013 sur le label allemand Neuklang.

Depuis, EYOT, qui a obtenu un prix au Midem 2012, continue à tourner sur de nombreuses scènes européennes et asiatiques. Cette série de concerts, qui accompagnent la sortie de leur deuxième disque, laisse présager une forte amplitude de progression pour ces « jeunes pousses » qui mettent en avant leur singularité serbe et leur créativité au sein du jazz européen.

Drifters se compose de thèmes épurés et répétitifs que les musiciens développent peu à peu. Lyrique, la musique - composée par le pianiste - joue sur les harmonies et tonalités d’Europe de l’Est et les rythmes sont souvent binaires, un peu à la façon d’E.S.T. La guitare est essentiellement là pour coloriser et électrifier le socle piano/basse/batterie, d’où un petit côté progressif qui installe des atmosphères méditatives et oniriques, construites graduellement, souvent via de longs arpèges mineurs qu’on pourrait qualifier d’électro-romantiques. La base rythmique, minimale et insistante, contribue à cet aspect hypnotique qui conduit progressivement à des moments de tension.

EYOT affine ici son style personnel. On aura plaisir à revoir le groupe sur une scène parisienne. En attendant, on peut retrouver le clip sur Youtube et relire, sur Citizen Jazz, la chronique du concert.