Scènes

Paris Jazz Festival 2012 : Stéphane Belmondo Quartet

Le groove impérial de ce quatuor jazz trans-atlantique de haut vol, mené par Stéphane Belmondo, a enthousiasmé le public du Paris Jazz Festival.


Stéphane Belmondo se présentait le 8 juillet 2012 sur la scène du Paris Jazz Festival avec un quartet de haut vol, celui-là même avec lequel il a eu la chance d’enregistrer l’an dernier son bel album The Same As It Never Was Before (ELU Citizen Jazz). Aussi était-il particulièrement intéressant de voir ces musiciens réunis « on stage » autour du trompettiste-leader.

photo © Emmanuelle Vial

Tour d’abord, derrière lui, deux grands aînés : au piano, Kirk Lightsey, qui a visiblement grand plaisir à jouer à Paris, où il a habité un temps, et à la batterie Billy Hart ; sans oublier l’excellent Sylvain Romano à la contrebasse.

Kirk Lightsey… un maître du clavier au jeu expressionniste et lyrique. Chacun de ses solos est une histoire qu’il conte et dont on suit les péripéties d’intensité variable. Musicien aux multiples facettes, il délaisse un instant le piano pour la flûte sur l’intro poétique et planante d’un de ses morceaux de prédilection : « Habiba », qui remonte à une autre époque (The Harold Land/Blue Mitchell Quintet, Mapenzi). Billy Hart, énergique souteneur de propos au set de cymbales complexe et impressionnant, ponctue le tempo avec précision et autorité. Ce batteur très coloriste - sans jamais déborder - dirige le tempo et pousse constamment les solistes en avant. Sylvain Romano, derrière ces « monuments historiques » du jazz, s’avère impérial : son feutré, tempo soutenu et anticipé, présence sensible… il occupe le poste avec maestria.

Stéphane Belmondo donné tout au long du concert une impression de grande sérénité à la tête de ce combo exceptionnel. Son jeu est juste, mesuré, ciselé et inspiré. Son son précis et un propos tout en nuance. Avec ce quartet, il roule en Rolls et en profite pour donner le meilleur de lui-même. On sent d’ailleurs le respect et la fierté qu’il éprouve à jouer au côté de figures aussi prestigieuses.

photo © Emmanuelle Vial

Outre « Habiba », signé Lightsey, sur lequel Belmondo accompagne l’intro à la conque, nous aurons droit à « You And I » (Stevie Wonder), « United » (Wayne Shorter) et bien sûr aux compositions issues de The Same As It Never Was Before. Ce dernier avait déjà retenu toute notre attention l’an dernier, mais cette prestation est encore plus riche et enthousiasmante. On y observe un Belmondo serein, épanoui, visiblement « boosté » par ses partenaires et par le public « aficionado » du Paris Jazz Festival, qui y va de son rappel et de son ovation debout. Un moment jazz très « hot » malgré un début d’été parisien un peu frisquet en plein air ! Ce concert restera comme un des sommets du festival.

  • Stéphane Belmondo, trompette
  • Kirk Lightsey, piano
  • Billy Hart, batterie
  • Sylvain Romano, contrebasse