Chronique

Florian Chaigne

Blooming

Florian Chaigne (dm, perc), Taran Singh (voc, textes), Elie Dalibert (as), Gweltaz Hervé (ss, bs), Alexis Persigan (tb), Emilie Chevillard (harpe), Mathieu Lagraula (g), Sylvain Didou (b)

Label / Distribution : Aut Records

Lorsqu’on chronique un disque longtemps après sa parution, un des avantages (le seul ?) est que l’œuvre a pu se confronter à l’usure du temps. Avec Blooming , le batteur Florian Chaigne nous offre un album qui passe avec succès cet examen si particulier à notre époque de l’immédiateté et du jetable. Voilà un disque qui d’emblée nous semblait réussi, avec sa construction en forme de kaléidoscope. Du morceau d’ouverture aux inspirations asiatiques aux poèmes beat signés et dits par Taran Singh, en passant par les trios pleins d’énergie avec Élie Dalibert et Alexis Persigan ou Gweltaz Hervé, le batteur multiplie les horizons et les atmosphères tout en préservant une véritable cohérence, tant dans l’approche que dans la couleur musicale.

En solo, en duo, en trio ou encore quartet, chaque morceau offre une facette différente de Florian Chaigne. Le batteur et percussionniste a un véritable talent pour mettre en couleurs la musique, créer des ambiances uniques à partir de résonances, de frappes, de caresses et de frôlements. « Misses Bells » et « Ces certitudes discrètes » en sont de superbes illustrations. Sa science du duo est également remarquable, que ce soit en support de la voix de Taran Singh sur « More Whore » ou dans les lignes entremêlées de « Who Shi » avec Sylvain Didou.

Florian Chaigne se fait plaisir et nous convie à ce banquet où ses amis font tous preuve d’un talent certain et s’épanouissent dans des formes libres faisant la part belle à l’écoute et à l’échange, parfaitement illustré par l’illustration de la pochette et ce titre parfait : Blooming.