L’inlassable soutier des jam-sessions du Duc des Lombards, nanti d’un CV de contrebassiste à faire pâlir bien des impétrants en jazz - grâce à la tutelle bienveillante de Gaël Horellou, de Ari Hoenig et de William Parker -, rend hommage au « Grand Charles » dans un double album live enregistré dans le club parisien.
Comment peut-on être « mingusien » ?
Telle est la question que semblent se poser Géraud Portal et ses musiciens. Et ils y répondent de manière plus que convaincante, en proposant à l’auditeur de se plonger dans un état d’enfance. Dans cette catharsis, le répertoire de Mingus fait fonction de résilience.
En restituant avec excellence les oxymores mingusiens (joie et douleur, humour et tristesse), sans en oublier le sens éminemment politique (livraison poignante du manifeste pacifiste « Don’t Let Them Drop That Atomic Bomb on Me » en fin de set), l’orchestre prouve, si besoin est, que ce jazz-là ouvre des horizons de vie accomplie.
Ne serait-ce que par un sens du jeu orchestral magistral, mais aussi tout simplement ludique. Et non, ce n’est pas que pour les enfants !