Chronique

Gilles Poizat

Champignon Flamme

Gilles Poizat (trp., synth. mod.)

Label / Distribution : Carton

Avez-vous déjà mis le pied dans la section musique d’une médiathèque ? Si c’est le cas, vous êtes sûrement passé devant la catégorie « inclassables ». Effrayante pour certains, attrayante pour d’autres, pareille à un cabinet de curiosités, elle recèle de nombreux trésors. Des œuvres tantôt complexes, tantôt étranges, parfois incomprises, mais globalement atypiques. C’est certainement dans cette catégorie que sera classé Champignon Flamme de Gilles Poizat. Deux ans après l’album de chansons expérimentales Horse In The House, le compositeur et musicien lyonnais revient avec une œuvre plus personnelle, dans laquelle il marie ses deux passions : écologie et expérimentation musicale. Champignon Flamme résulte d’un travail de recherche débuté en automne 2018 pour une pièce chorégraphique de Benjamin Coyle nommée La Séance.

Les compositions instrumentales interrogent l’invisible, les rituels intimes et la relation que l’on entretient avec nos morts.
Le hasard est central dans cette œuvre musicale composée pour être jouée par un musicien seul.
Pour cause, l’improvisation présente au sein de chaque morceau et l’imprévisibilité inhérente à leur construction. Chaque titre est issu de la modulation plus ou moins aléatoire d’un dispositif électronique réagissant à un son de trompette.
L’interaction entre synthétiseur modulaire et trompette forme un paysage musical intrigant et chimérique. L’instantanéité de chaque piste suit une logique, une trajectoire dont seule la musique semble avoir le secret et l’itinéraire. Telle une plante qui végète de façon contingente sous le regard d’hommes incapables d’en admirer et comprendre la finalité.
Une œuvre courte, intrigante et poétique.

par Mélodine Lascombes // Publié le 28 février 2021
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