Overseas à Paris
Toine Thys était au 360 Music Factory de Paris.
Overseas ©De Ribaucourt
Le saxophoniste Toine Thys et sa nouvelle formation Overseas étaient sur la scène du 360 Music Factory pour présenter leur album Tamam Morning.
- Ihab Radwan & Toine Thys
Tout commence par des rires engendrés par le saxophoniste bruxellois Toine Thys. Face à un public démasqué, il ne cache ni sa joie ni son enthousiasme à présenter son nouveau groupe : Overseas. Créé avec le oudiste égyptien de grand talent Ihab Radwan, il s’agit d’une formation à quatre qui, en concert, se transforme parfois en quintet composé du percussionniste brésilien Zé Luis Nascimento, de la violoncelliste luxembourgeoise Annemie Osborne et du pianiste néerlandais Harmen Fraanje.
Après une joyeuse introduction, le concert s’ouvre avec les morceaux Memory of Trees et Giacomo Casanova qui illustrent parfaitement l’atmosphère musicale de leur album « Tamam Morning ». Entre mélodie envoûtante et rythme saccadé, simplicité et sérieux, lyrisme moderne et classique entremêlés d’improvisation libre ; ils interprètent « une musique qui fait du bien » comme le dit Thoine Thys. Poétiques et espiègles, les morceaux s’enchaînent, créant un écosystème musical où chaque prise de parole est essentielle.
Le rythme s’accélère et l’atmosphère se réchauffe avec la suite en trois mouvements « Istanbul Kidz (Bosphorus - Tarlabasi - Sufi) » suivie d’une formidable improvisation collective pendant laquelle Zé Luis Nascimento se libère de tout carcan pour nous livrer une prestation éblouissante. Un magicien du rythme, voilà Zé Luis ! Muni de percussions en tout genre, il est habité par le rythme qu’il crée. Les yeux fermés, la bouche ouverte, presque jouissif, il incarne sa musique. Ses improvisations sont explosives mais contrôlées. La finesse du détail jusqu’au bout des doigts ; il parvient avec justesse à faire se mouvoir le seuil d’un paysage sonore en constante évolution. À sa droite, Toine Thys fait preuve d’une grande sensibilité et d’une élégance qui contrebalancent la nervosité du percussionniste. Le saxophoniste intervient presque organiquement et nous souffle des douceurs à l’oreille, tel un charmeur de serpent. Chaque morceau est ponctué de ses commentaires farceurs et de sa bonne humeur contagieuse. La violoncelliste Annemie Osbourne, quant à elle, est à l’écoute de chaque prise de parole des autres instrumentistes. Elle observe et lorsqu’elle déniche le moment propice, elle crée des instants de grâce et de légèreté qui se marient aux sonorités chaudes et boisées du oud. D’ailleurs, accompagnée d’Ihad Radwan, la violoncelliste donne également de la voix sur certains morceaux, créant des harmonies vocales qui en intensifient la profondeur et résonance sonore. Ihab Radwan fredonne également, seul, quelques notes accompagnées de son oud et de sa plume. Il nous fait voyager et perdre toute notion du temps avec sa poésie, jusqu’à ce que le percussionniste nous réveille d’un coup de cymbale.
Ce soir-là, Harmen Fraanje était plus timide que les autres musiciens. Mais il nous livre tout de même un magnifique solo en introduction du titre « Hollywood Catacombs ». Le public séduit en reste pantois.
Sur scène, la complicité des musiciens est évidente et le plaisir peut se lire sur leur visage. Le concert se termine sous les ovations du public de cette petite salle rue Myrha. Une performance qui fait du bien et une découverte musicale qui ravit les oreilles. Vivement la suite de cette aventure musicale !!