Chronique

Giovanni Mirabassi Quartet

No Way Out

Giovanni Mirabassi (p), Gianluca Renzi (b), Lukmil Perez Herrera (dms), Stefon Harris (vib).

Label / Distribution : CamJazz/Harmonia Mundi

J’ai découvert Giovanni Mirabassi avec Avanti ! en 2000. Une grosse quinzaine de chants révolutionnaires étaient alors enveloppés et réactualisés par le seul piano du musicien de Pérouse. Depuis, à la tête de trios classiques où l’on retrouve le fidèle Gianluca Renzi, il n’a cessé de poursuivre un chemin constellé de mélodies, nous rappelant ainsi que Chopin et Pieranunzi furent les ombres tutélaires de son parcours.

No Way Out s’inscrit dans cette lignée maintes fois éprouvée, à cette différence près que le vibraphone de Stefon Harris, qui fut l’accompagnateur de Kenny Barron, en rajoute dans l’élégance en épaulant ou chevauchant le clavier, toujours effleuré avec beaucoup de délicatesse. La veine classique, dans le morceau paradoxalement intitulé « L’Audace », par exemple, éclabousse ces huit compositions originales dont l’atmosphère de club évoque la nuit romaine.

Il y a quelque chose d’Herbie Hancock dans le jeu de Mirabassi, et le style affirmé, à la fois puissant et aérien, de ce disque subtil et sage confirme à nouveau l’importance de la galaxie italienne dans le jazz contemporain. Toutefois, la révolution Mirabassi est à rechercher dans son engagement politique plus que dans sa musique, et la présence du batteur cubain Lukmil Perez Herrera a sans doute plus de sens ici que le seul apport rythmique, par ailleurs fort tempéré. Une prise de son magnifique et une photographie énigmatique ajoutent à la perfection de ce bel album où tout semble avoir été pensé et construit pour un accomplissement ne devant rien au hasard.