Les amateurs d’opéra savent que le nom de Verdi, pour les Italiens de l’époque, sonnait comme un slogan politique, un mot d’ordre, « Vittorio Emanuele Re d’Italia »… Reprendre le mot aujourd’hui, comme le fait Giovanni Mirabassi dans ses quelques lignes d’intention au dos de la pochette, fait allusion à la situation de la culture en Italie, un peu dans la suite de ce qui a poussé Riccardo Muti, il y a quelques mois, à bisser le fameux chœur des prisonniers de Nabucco, lors d’une représentation de l’opéra, à Rome. On n’a pas oublié cette scène étonnante, le public debout chantant avec le chœur, et tout le monde finissant en larmes… Musique quand tu nous prends…
Ce n’est pas vraiment le cas ici. Car non seulement Mirabassi ne joue pas la musique de Verdi (ça, c’est plutôt un bon point), mais il s’est laissé embarquer dans une aventure avec un orchestre à cordes, et ça ne transcende pas le genre, qui est le plus souvent décevant. Politiquement correct, musicalement un peu lourd. Dommage.