Chronique

Giovanni Mirabassi & Sarah Lancman

Intermezzo

Giovanni Mirabassi (p), Sarah Lancman (voc), Olivier Bogé (as)

Label / Distribution : Jazz Eleven

Giovanni Mirabassi est très certainement le plus romantique des pianistes de jazz. La phrase est excessive mais il n’en reste pas moins que dans son jeu transparaissent mille et une émotions sans aucun filtre, ou si peu. Mieux encore, il y a quelque chose d’amoureux dans sa manière pianistique et surtout, c’est fort comme tout et ça donne une couleur chantée à sa musique. Or, Mirabassi est aussi un musicien qui s’accomplit particulièrement dans la chanson. On l’avait notamment repéré avec Cantopiano, un très bel album consacré aux thèmes de certaines chansons qu’il développait avec ce sens aigu de la mélodie. Avec Intermezzo, il œuvre avec une chanteuse. Il avait déjà travaillé avec Mélanie Dahan ; cette fois c’est avec Sarah Lancman qu’il s’attaque à un répertoire de chansons italiennes.

On y trouve de très grands classiques, dont « Estate » ou encore « Ah, che sarà, che sarà ». Bien entendu, en travaillant des chansons aussi souvent reprises, on se heurte à d’éventuelles comparaisons : c’est tout naturel. Tous les deux s’en sortent particulièrement bien en donnant la chair qui sied à ces très beaux thèmes. En outre, le duo a eu l’excellente idée d’inviter Olivier Bogé. Le saxophoniste est loin d’être une pièce rapportée ainsi qu’en témoigne entre autres exemples, son long cheminement dans « La Canzone di Marinella ».