

Jacopo Ferrazza
Prometheus
Jacopo Ferrazza (b, synth), Alessandra Diodati (voc), Enrico Zanisi (p), Livia De Romanis (cello), Valerio Vantaggio (d)
Label / Distribution : Teal Dreamers Factory
Ce cinquième album de Jacopo Ferrazza évoque le mythe de Prométhée, qui déroba le feu sacré de l’Olympe pour en faire don aux humains. Le contrebassiste romain transpose cette légende dans le monde actuel, non plus comme une entité salvatrice extérieure, mais comme un profond symbole destiné à chaque individu. Pour lui, redécouvrir le feu sacré vise à explorer notre propre intériorité et à développer nos dons d’intelligence et de sensibilité. Ces préoccupations l’amènent à porter un regard critique sur la société contemporaine qui occulte les valeurs essentielles de la vie.
L’expérience musicale de Jacopo Ferrazza avec John Patitucci, Ares Tavolazzi, David Liebman ou Enrico Rava porte ses fruits dans Prometheus. La sensation d’équilibre entre le jazz, le rock et le maniement de l’électronique confère une forte identité aux huit compositions, toutes signées par ce contrebassiste. Le style qui se développe graduellement n’a rien de grandiloquent, l’écriture privilégie la clarté et l’efficacité. L’alliage entre la voix d’Alessandra Diodati et le violoncelle de Livia De Romanis sublime « Prometheus » qui monte en puissance avec une détermination prodigieuse. Le soin apporté à l’aspect mélodique et le chant harmonieux développé dans « I Am Everywhere » rappellent l’héritage du rock progressif italien. Il suffit de se pencher sur la complexité rythmique de la partie centrale du thème pour que ressurgissent les meilleurs moments de Banco del Mutuo Soccorso, Le Orme ou Premiata Forneria Marconi. La virtuosité du pianiste Enrico Zanisi et du batteur Valerio Vantaggio éclate dans « The Cave », imprégné d’une atmosphère ténébreuse.
Déjà remarqué pour l’élégance de son album solo de contrebasse Wood Tales, Jacopo Ferrazza signe là un album enchanteur. Son intervention épurée dans « Pillory » rappelle qu’il est l’un des contrebassistes transalpins à suivre. En prime, la pochette de Prometheus s’orne d’une superbe œuvre d’art signée Sophia Zaccaron.